Chers amis parachutistes,

Objet : Drakkar, le 23 octobre 1983

Hier soir, un ami m’adressait un petit mot à la veille des commémorations à la mémoire de nos morts, à Beyrouth, le 23 octobre 1983.

Je répondais ceci, que je souhaite partager avec vous tous.

Comment pourrais-je oublier ? La 3, les noirs, j’y ai fait mes premières armes de chef de section. Je lui avais dit au revoir avant de partir pour ma nouvelle affectation à Coëtquidan, comme instructeur.

Après l’attentat, le colonel m’a demandé de rejoindre mes camarades parachutistes aux Invalides, en tenue du régiment pour porter le cercueil de mon ami Antoine de la Batie…

Plus tard, commandant d’unité de nouveau au 1 RCP, je retrouvais sous mon commandement deux de mes anciens sergents, rescapés et traumatisés…

Nos frères d’arme sont tombés, parmi eux beaucoup de jeunes appelés du contingent, volontaires avec leurs chefs, parce qu’ils avaient un idéal et adhéraient à des valeurs qui font bien défaut aujourd’hui dans notre pays. Tant d’autres parachutistes sont encore tombés depuis, au combat, morts pour la France, au service de la Nation.

C’est pour cela qu’il ne faut pas oublier, pas par nostalgie, mais pour rappeler, pour témoigner. Notre jeunesse a vraiment besoin d’exemples, de références. Qui s’en rappellera demain ?

Et par Saint-Michel … ça vaut bien une prière du parachutiste, confinés que nous sommes dans nos chaumières !

Amitiés parachutistes

Général (2S) Jacques LECHEVALLIER

Président de la Fédération Nationale

Des Associations et Amicales Parachutistes